SALON 1951: LE SC
Le moteur 125 cm3 4 temps conserve la même base que sur le D45 mais il devient culbuté grâce à une nouvelle culasse qui lui permet d’abandonner le vieux système de distribution par soupapes latérales. Son refroidissement est amélioré par quelques passages d’air supplémentaires dans la carrosserie, Et s’il n’a pas, et pour cause, la nervosité d’un moteur deux temps, il est beaucoup plus souple à bas régime et développe malgré tout 5 CV à 5.000 tour/minute La commande de la boite trois vitesses au guidon sur le prototype s’effectuera au pied côté gauche sur le modèle définitif. Pour la partie cycle, rien de très original si, ce n’est que le tube central fait office dans sa partie arrière de passage d’échappement et qu’il est plus facile de remplacer un Pot d’échappement qu’un cadre oxydé. Mais, rassurons les collectionneurs le cas ne fût parait il pas très courant. La carrosserie réalisée en alpax moulé ne permet malgré ses grands panneaux latéraux amovibles, qu’une accessibilité assez limitée aux organes mécaniques.
Le volant magnétique Novi fait fonction de turbine pour améliorer le refroidissement et une batterie de 6V 7 ampères est placée derrière le cylindre au dessus de l’axe du bras oscillant dont l’amortissement est confié à un amortisseur à friction. La suspension avant est du type à balancier à roue poussée et les roues de 8 pouces sont chaussées d’origine en pneus Michelin de 3,50.
C’est un scooter confortable. plaisant à conduire et sa tenue de route est jugée à l’époque correcte, sans plus jusqu’à l’arrêt de se fabrication en 1955, le SC référencé, ST chez Motoconfort ne reçoit que des modifications d’aspect, comme de nouvelles grilles d’aération sur les panneaux de carrosserie Il est pénalisé par sa conception un peu hâtive, sa motorisation 4 temps inhabituelle et peu adaptée au scooter et surtout par son prix de vente 30.000 Frs supérieur à celui d’un vespa. Le SC fut un premier essai, un modèle d’attente qui permit aux ingénieurs de terminer l’étude du prochain modèle: le SB qui prendra le relais à partir de 1954.
SALON 1954 : LE SB
Le Scooter Motobécane présenté au Salon d’octobre 1954 n’a rien à voir avec la modèle précédent. Il profite certainement de l’expérience assez malheureuse de son prédécesseur mais sa conception est complètement différente. Il est petit, léger, plus nerveux grâce à son moteur deux temps et d’un prix de ventes beaucoup plus attractif Ce n’est donc pas l’évolution d’un modèle comme c’est souvent le cas pour les nouveautés, mais un scooter
Complètement nouveau, résultat de l’étude entreprise avant la sortie du SC. Le SB, SV chez Motoconfort, est un modèle plutôt dépouillé qui rappelle un peu la forme des premiers Lambretta. Après tout d’autres ont déjà copié, avec succès quelquefois, les Lambretta. Alors si la formule est bonne, pourquoi ne pas l’essayer. De plus, la conception de SB est proche de la philosophie qui a toujours fait le succès de Motobécane. Un véhicule simple, pratique d’emploi et d’entretien et d’un prix de vente accessible au plus grand nombre. Le SB sont donc plutôt positifs et encouragent Motobécane à commercialiser courant 1956 sa version luxe: le SBH.
Le SBH: un moby habillé
Le nouveau Moby, c’est ainsi qu’on désigne depuis la sortie du SB les scooters de la marque, s’appellera SBH chez Motobécane et SVH chez Motoconfort. Ce n’est pas à proprement parler un modèle nouveau, mais une évolution du SB qui est toujours au catalogue. Il en reprend toute la partie mécanique, hormis les modifications imposées par son nouvel habillage. Le petit tablier du SB a été critiqué pour son manque de protection, le SBH reçoit un tablier beaucoup plus haut montant jusqu’au nouveau phare qui intègre maintenant le compteur Véglia. Le guidon n’est plus peint mais chromé et la colonne de direction comporte un antivol. Le moteur est caché par deux panneaux qui partent de chaque côté du tube central et se rejoignent à l’arrière sous la fixation de roue de secours. Le refroidissement n’est plus mixte mais uniquement dû à la nouvelle turbine plus conséquente qui envoie l’air pulsé dans deux demi carters enveloppant complètement cylindre et culasse. Le dessous du réservoir n’étant plus accessible, le robinet d’essence se retrouve sur le dessus, derrière le bouchon de remplissage. Le carburateur, plus visible, perd son joli carénage chromé et la commande du starter n’est plus directe, mais actionné par un bouton situé à l’avant de la boite à outils tous le bec de selle. Le SBH commercialise début 1956, est exporté vers l’Angleterre où les revues spécialisées comme « Motor Cycling » et « The Motor cycle » lui consacrent dans leurs éditions du mois de mai des articles fort élogieux. Avec son nouvel habillage, le Moby approche les 90kg et perd un peu de son originalité. En contrepartie, il est mieux armé pour lutter contre la concurrence, aidé en cela par un prix de vente des plus raisonnables: 117.000 Frs, toujours sans La roue de secours. Malgré tout la production chute. Motobécane produit 12,283 scooters seulement en 1956 et tente d’enrayer cette tendance à la baisse en sortant l’année suivante une nouvelle version de son Moby.
Moby Montagne SBS
En 1957, c’est «l’année de tous les dangers», non seulement pour les scooters. Mais pour tous les deux roues de plus de 50 cm3 qui circulent en France. Une licence de circulation est instaurée en attendant le permis qui doit devenir effectif au 1er avril 1958. Une TVA de 25% s’applique aux scooters et motos qui sont désormais considérés comme des objets de luxe. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, les assurances devenues obligatoire augmentent considérablement leurs tarifs. C’est dans ce contexte peu engageant qu’arrive sur le marché le dernier représentant des scooters Motobécane de l’époque: le SBS
Commercialisé sous la référence SVS par Motoconfort, le nouveau Moby ne présente par rapport à son prédécesseur, le SBH, que quelques différences d’ordre mécanique, un nouveau piston à 3 segments cette fois, s’articule sur le pied de bielle grâce à une cage à aiguille au lieu d’une bague en bronze. Le verrouillage des vitesses est modifié les tubes d’entrée et de sortie du pot d’échappement sont devenus démontables pour faciliter le décalaminage. Les Moby avaient toujours été sujets aux vibrations. Le problème est résolu par des bagues de caoutchouc Flexibloc au niveau de l’articulation du groupe motopropulseur. Pour la carrosserie, très peu de changements. Le garde boue avant est beaucoup plus enveloppant mais moins esthétique et l’acheteur a désormais le choix entre deux couleurs: ivoire ou gris-bleu.
Les derniers «Moby»
A partir de 1959, le moby change de référence. Le SBS de Motobécane devient le «type M » et le SVS Motoconfort le « type 0 ». Pour accrocher une clientèle qui se fait rare, le dernier Moby est proposé dans deux versions. La version « standard » est un SBS démuni de son porte bagages avant et livré en une seule couleur gris bleu. Le modèle «luxe» est bicolore, vert d’eau et bordeaux ou gris bleu et bleu roi. Les baguettes de marchepieds sont recouvertes de caoutchouc et des joncs améliorent l’esthétique du tablier et des panneaux moteur. Un modèle très proche de cette version luxe est vendu en Angleterre sous la référence P150. Le Moby P150 coûte, en juillet 1960, 139 livres et 19 pences. Bicolore, il est fourni d’origine avec une selle passager et la roue de secours mais le porte bagages avant est en option, La grosse surprise sur la P150, c’est bien sûr, sa cylindrée qu’a été portée à 150 cm3 par une augmentation de l’alésage, 59mrn contre 54 sur les Moby vendus en France. Le taux de compression est passé de 6,5 à 6,8 à 1 et le carburateur Gurtner F18 a été remplacé par un F17. En 1962, la fabrication des derniers Moby est arrêtée et ils disparaissent du catalogue l’année suivante. Au cours de cette dernière année de fabrication, Motobécane produit 264 unités. Il va falloir attendre 23 ans avant qu’un scooter sorte à nouveau des usines de St Quentin.